vendredi 19 février 2010

vintage

Éloge du cycle

Il faut aimer ses roues, aimer ses jantes, aimer l'acier et ses formes dans une authenticité qui exalte. C'est ça qui doit être la littérature, ainsi que le comprenait Jarry. Il disait : ce prolongement métallique de notre squelette. Je ne crois pas qu'on se soit mieux exprimé sur l'importance poétique – et ce qui est ...poétique prime tout – de la vélocipédie. Ils peuvent rire, les éternels messieurs de la civilisation du faux col qui font le ton des capitales. L'homme intégral est vélocipédiste : il est récupéré à ce prolongement qui était sien qui lui restitue l'acier, lui permettant de rouler, ce qui est bien plus dans notre nature, ailée à l'origine ou rampante, que de marcher.

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Charles-Albert Cingria, « Éloge du cycle »
(L'Art vivant , juin 1938)

mercredi 10 février 2010